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Les théories de FREUD

Démarche métapsychologique


Le terme « métapsychologie » de FREUD recouvre les aspects théoriques de la psychanalyse. Chaque processus psychique est envisagé d’un point de vue dynamique, topique et économique. FREUD a plusieurs fois remanié et complété ses théories.

 

Le point de vue dynamique amène à considérer les phénomènes psychiques comme résultant d’une combinaison de forces antagonistes, les forces de l’inconscient contre la répression du système conscient ou le Moi arbitrant entre le Ca, le Surmoi et la réalité extérieure. En résulte la formation d’un compromis (symptôme, rêve ou caractère).

   

Le point de vue économique repose sur l’aspect quantitatif et s’intéresse à la répartition de l’énergie psychique alors que le point de vue dynamique s’intéresse à l’aspect qualitatif (quelles forces s’opposent). L’étude de ces forces passe obligatoirement par l’étude de l’aspect quantitatif pour comprendre l’issue du conflit.

 

Le point de vue topique met en œuvre différentes instances disposées côte à côte, qui travaillent simultanément et agissent sur l’énergie pulsionnelle.

 

Point de vue topique

 

Ce point de vue s’inspire des travaux de neurophysiologie sur les localisations cérébrales, de la deuxième moitié du 19ème siècle. Pour FREUD et BREUER qui travaillait avec lui, chaque fonction psychique se trouve dans une zone spécifique.

  

1. La première topique :

  

Elle est apparue vers 1915 et décrit l’appareil psychique comme composé de l’Inconscient, du Préconscient et du Conscient (ou Perception-conscience).

 

Le système de perception-conscience fait le lien entre les informations venant de l’extérieur et les sensations de plaisir ou déplaisir venant de l’intérieur. Il est aussi le siège du raisonnement et des reviviscences de souvenirs.

 

Plus profondément se trouve le Préconscient chargé de la représentation des mots et des traces mnésiques conscientes. Le Conscient et le Préconscient constituent le processus secondaire, dans lequel l’énergie n’est pas libre, mais dépendante du principe de réalité et sous contrôle.

 

Enfin, l’Inconscient obéit au principe de plaisir. Il gère les représentations de choses, sous la forme de refoulé. L’inconscient est la partie la plus archaïque de l’appareil psychique, le plus proche de la source pulsionnelle. Il est constitué de représentations de pulsions et de la charge affective qui y est liée. Les pulsions ne sont pas dans l’Inconscient car également biologiques. Seules leurs représentations concernent l’appareil psychique. L’Inconscient est caractérisé par le processus primaire : l’énergie s’y déplace librement d’une représentation à une autre, ce qui illustre les phénomènes de condensation et de déplacement. L’Inconscient est constitué au cours de l’enfance.

 

L’énergie et les représentations sont contrôlées entre chaque système par la censure, surtout entre l’Inconscient et le Préconscient. Entre le Préconscient le Conscient, la censure sélectionne plus qu’elle ne réprime. Entre le monde extérieur et le Conscient se trouve un « pare-excitations » pour protéger le psychisme contre l’irruption de stimuli trop violents. C’est un genre de filtre pour sélectionner les informations qui vont être traitées par la pensée.

 

Dans cette approche topique, le travail semble se faire aux frontières entre les systèmes. Dans la deuxième topique, ce n’est plus le cas.

 

 

2. La deuxième topique :

  

Apparue vers 1923, elle s’inscrit dans un remaniement général de la théorie psychanalytique. Le vocabulaire change : aux systèmes de la première topique succèdent les instances de la seconde. L’accent n’est plus mis sur les représentations et les traces mnésiques mais essentiellement sur les conflits entre les instances, voire à l’intérieur du Moi.

 

Cette deuxième théorie fait intervenir le Ça, le Surmoi et le Moi :

  

Le Ça est le pôle pulsionnel de l’appareil psychique. Il est toujours régi par le processus primaire et le principe de plaisir. Il est à la limite du somatique en y recueillant les besoins pulsionnels qui trouvent en lui leur expression psychique. Il ignore les lois logiques de la pensée, le principe de contradiction et les jugements de valeur. Selon cette théorie, au début de la vie psychique, le Ça existe seul. FREUD dit « A l’origine, tout était Ça. Le Moi s’est développé à partir du Ça sous l’influence persistante du monde extérieur ».

 

Le Moi est le pôle défensif de l’individu, sorte de médiateur chargé des intérêts du sujet. Il se constitue progressivement mais il est difficile de savoir comment et à partir de quoi (issu du Ça ?). Contrairement au Ça qui est morcelé, le Moi apparaît comme une unité et assure la stabilité et l’identité de la personne. Il reprend les fonctions de la première topique mais en plus concilie les exigences du Ça et du monde extérieur. Dans cette topique, le Moi est en partie inconscient, ce qui est nouveau.

           

Le Surmoi est un terme qui apparaît également en 1923. Il est l’héritier du complexe d’Œdipe. Il serait lui aussi issu du Ça. Il est structuré par des processus d’identification au Surmoi des parents. Le Surmoi emprunte à autrui (les parents) alors que le Moi s’appuie sur le propre vécu de l’individu. Le Surmoi a trois fonctions : d’auto-observation, de conscience morale (sentiment de culpabilité) et d’Idéal du moi (sentiment d’infériorité).

 

Point de vue économique

 

Les représentations sont associées à des affects, qui sont des charges émotionnelles. Le fait qu’une quantité d’énergie psychique soit liée à une représentation ou à un objet est appelé « investissement ». C’est des pulsions qu’est tirée l’énergie libidinale qui devient énergie d’investissement. Dans la deuxième topique, toute l’énergie provient du Ça. La notion d’énergie nerveuse ou psychique était à la mode à l’époque des travaux de FREUD. L’état libre de l’énergie correspond au processus primaire alors que l’état contrôlé correspond au processus secondaire. Un investissement est une énergie liée.

 

La clinique des hystéries a conduit FREUD et BREUER à distinguer les représentations et l’énergie dont elles sont chargées. Ils avaient constaté qu’une certaine énergie libidinale peut se transformer, se convertir en symptômes somatiques : il y a séparation de la charge énergétique d’avec la représentation. Celle-ci est refoulée et l’énergie est transférée dans le corps sous forme d’un symptôme.

 

Dans le travail du deuil, le travail consiste à désinvestir, à déplacer l’investissement. Parfois aussi, il faut désinvestir une représentation interdite par le Surmoi et donc refoulée. L’énergie ainsi rendu disponible pourra être utilisée à maintenir le refoulement : par exemple des idéaux de gentillesse pour refouler ses pulsions agressives. Il s’agit dans ce cas d’une formation réactionnelle. Ce contre-investissement peut prendre la forme d’un investissement sur une représentation substitutive, comme c’est le cas dans les phobies. Par exemple, dans « Cinq psychanalyses », FREUD raconte l’histoire d’un petit Hans qui transfère la crainte de son père sur un cheval, rendant ainsi plus tolérable son agressivité, sa rivalité et son angoisse de castration.

 

Dans le processus primaire, l’énergie circule librement, peut être déplacée (passer d’une représentation à une autre, selon un principe d’associations d’idées : une représentation à la place d’une autre) ou être condensée (regrouper des représentations sur une seule : une représentation à la place de plusieurs autres). Le déplacement a une fonction défensive. Dans le rêve, il permet de faire accepter par la censure une représentation atténuée.

 

Dans le processus secondaire, l’énergie est liée, ce qui permet la pensée réfléchie, l’attention et le remplacement du principe de plaisir par le principe de réalité.

 

Le principe de plaisir vise à éviter le déplaisir et rechercher le plaisir, qui est pour FREUD, la réduction au minimum de la tension énergétique. Il s’agit selon FREUD, du principe de constance : un organisme a tendance à maintenir le niveau d’excitations au plus bas. Il introduira ensuite le principe de Nirvana : constance ou réduction de la charge énergétique.

 

Mais très vite, FREUD se rend compte qu’il existe des tensions agréables et que le fait de décharger librement l’énergie de façon incontrôlée pour abaisser la tension peut être décevant voire désagréable. Il n’y a donc pas de satisfaction durable sans le principe de réalité qui est un aménagement du principe de plaisir imposé par l’expérience de la vie.

 

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